Dernier mois
Elle, elle compte en années là où je ne compte encore qu'en mois. Aujourd'hui pour eux ça fait 2 ans. Elle avait sur moi une avance d'un peu plus d'un an quand nous avons commencé à compter nos moisiversaires de rencontre.C'est donc il y a tout ce temps que son "Petit Truc" a fracassé sa vie tranquille à coup de portes ouvertes sur le froid à grand fracas, de paquets de bonbons avalés alors qu'il n'avait l'autorisation que pour un, à coups de câlins impétueux volés en pleine conversation téléphonique. PetitTruc avide de fêtes en tout genre qui voudrait fêter cet anniversaire deux fois et pourquoi pas davantage. Petit Truc et sa force inébranlable donnée par une maman lumineuse qui a su trouver les mots pour rassurer et accompagner un petit grand de 5 ans et demi.
Pour nous, cette fois ci, c'est la dernière fois que nous comptons en mois. 11 mois que JoliPetitCoeur est avec nous. Le mois prochain cela fera un an, alors j'imagine que c'en sera terminé des moisiversaires.
En 11 mois il s'en est passé des choses... J'ai d'abord appris à être sa maman. La sienne rien qu'à lui. Beaucoup plus patiente que celle des trois grands parait-il. Beaucoup moins stressée aussi, il faut bien l'avouer. Grâce à lui de nouvelles habitudes gustatives sont entrées dans la cuisine. Elles portent le nom de sauce de soja, que j'achète par palette entière sous l'oeil inquisiteur des mamies au supermarché, de boules de coco dégustées sur le canapé en plissant les yeux de bonheur, et de Pho, bien sûr, inévitable repas dominical qui nous brule parfois les lèvres mais inonde notre coeur de souvenirs d'Hanoï. Depuis lui, moi la nulle en "donnage" de médicaments, j'ai appris à ne jamais oublier de glisser la goutte dans l'oeil, fièrement chaperonnée par PetiteChérie, chaque matin et chaque soir. Même quand il ne veut plus la mettre et qu'il répond "c'est pas grave" quand on lui dit que sans la goutte son oeil va se casser, certain que ce n'est pas un oeil de plus ou de moins qui l'éloignera de nous. J'ai repris mes habits de conteuse assise sur le vieux fauteuil club, et ceux de la jeume maman qui s'émerveille devant les innombrables "navions" "lilicoptères" maisons ou camions construits en kappla ou en méga blocks. Je me glisse aisément dans ceux de la maman super fière qui regarde ébahie les progrès faits par ce petit guerrier, ses débuts de lecture, ses progrès en motricité fine, les mots qu'il prononce et les expressions venues d'on ne sait où, d'on ne sait qui. Celle qui écoute les compliments comme la musique du vent d'été sur la plage des vacances.
Il y a deux ans je m'étais glissée dans le bonheur de Chrystel, espérant dur comme fer qu'un jour ça m'arriverai. Aujourd'hui je vous fais une petite place dans mon bonheur en attendant le vôtre qui j'espère ne tardera plus.
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