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Petite dernière

Publié le par danslesyeuxdetanh

12 ans. Je suis restée la petite dernière, sa PetiteChérie, pendant 12 ans. Pendant tout ce temps on ne m’a pas appris à me pousser pour faire de la place à un plus petit sur ses genoux. Quand un enfant s’y installait je savais qu’il n’y resterait que le temps que sa maman revienne d’une course ou d’un repos bien mérité. La seule personne qui y grimpait en même temps que moi était Mr nounours. Parfois d’un coup de hanche je le balançais à terre quand il prenait trop ses aises. Il ne disait jamais rien et acceptait la situation sans que j’aie besoin de me justifier. Et puis est arrivé son JoliPetitCoeur. Bien sûr je le savais qu’il finirait par arriver celui-là. La famille autour de nous me l’avait suffisamment dit, me prédisant tout ce que je ne pourrais plus faire et me préparant à tout ce que j’allais perdre. Les moments précieux, les prérogatives gagnées au fil du temps, les passe droits dont ils m’affublaient. Donc, il est arrivé. J’ai découvert ce que c’était d’être une grande. Moi qui ne l’avais jamais été puisque étant la dernière, j’étais toujours la petite. J’ai appris à grandir en m’éloignant un peu, lui laissant la place qu’il n’avait pas eue. Les choses ne se sont pas faites sans heurts. Je suis une combattante comme ils disent, un rien atypique. Je prenais un malin plaisir à me faire toute petite pour qu’elle m’accepte sur ses genoux en même temps que lui et, quand enfin j’y étais, ma silhouette reprenait ses aises jusqu’à ce qu’il n’ait plus que quelques centimètres. Ça finissait souvent mal dans un « Ho vous m’agacez tous les deux, sur mes genoux il y a de la place pour tout le monde si tant est que vous y mettiez un peu du vôtre ». Elle se levait et nous nous retrouvions tous les deux assis par terre. C’est alors que dans le regard de mon petit frère je lisais son incompréhension. Je le prenais à bras le corps pour me faire pardonner, ce qu’il avait le bon goût de faire sans tergiverser. Au moins au début. Pendant 12 ans c’est toujours ma main qui finissait dans celle de maman, mes pieds frigorifiés qui se réchauffaient aux siens quand papa n’était pas là et que nous lisions ensemble avant de nous endormir. Les deux grands y avaient renoncé à l’âge où les copains se moquent un peu. Je me souviens que moi aussi à une époque j’ai bien failli renoncer à lui donner la main quand nous allions à l’école, mais j’ai tenu bon le cap et laissé ses doigts s’emmêler aux miens.

Aujourd’hui c’est la toute petite main de JoliPetitCoeur qui se tient bien au chaud dans la main de maman. Les deux autres, les grands, comme elle dit,  ils s’en fichent, pour eux ça ne change pas grand-chose. GrandeChérie sera toujours l’ainée et le Gars en or sera toujours le deuxième, ou bien l’ainé des garçons comme il lui arrive de dire. Moi en revanche c’est fini, je ne serai plus la dernière. J’aurais voulu suspendre le temps le temps d’être encore petite. Mais je vois bien que mes jambes n’en font qu’à leur tête et s’allongent au point de ne plus rentrer à l’arrière de la mini. Je sais bien qu’il faut grandir, et partir, je sais bien que je suis grande maintenant, mais parfois j’aimerais bien faire un bond en arrière et être la seule à profiter de ses genoux. 

Commenter cet article

C
pas facile de grandir, j'ai la même à la maison qui aime bien quand on se retrouve que toutes les deux pour nos discussions ou nos silences aussi. Mais je sais que sans son choupinou comme elle<br /> l'appelle elle ne serait plus la même.
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D
<br /> <br /> ça c'est certain, ce soir par exemple je n'entendrais pas de hurlements à deux centimètres de mon oreille. sans doute que ça memanquerai! ;) bisous ma belle<br /> <br /> <br /> <br />
M
Forcément en te lisant je pense à mes 2 grands qui vivront tout ses changement bientôt et je comprend bien ce que Petite Chérie a pu vivre.. J'espère que les choses se passeront bien chez moi quand<br /> enfin notre petite dernière sera là :)
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