Nostalgie #1
Elle m’avait prévenu. Ça lui était arrivé à elle aussi. Alors même qu’elle n’aimait pas spécialement l’Asie. Elle m’avait dit « toi qui aime l’Asie tu verras, un jour elle te manquera, tu y penseras avec un pincement au cœur ». J’avais du mal à le croire. Et c’était vrai.
Là bas, je ne peux pas dire que j’ai adoré. Le bruit, la pollution mais aussi le fait que pour ChériChéri et mes Loulous c’était compliqué. Le fait qu’il me tardait de ramener PetitCoeur à la maison, lui faire découvrir cette vie, notre vie, sa vie. Un peu comme quand on est à la maternité et qu’on n’a qu’une envie : rentrer à la maison. Le fait aussi que nous n’étions pas au Vietnam pour faire du tourisme. Que les photos que nous ramènerions seraient toujours lourdes de sens et que les meilleures images seraient celles que nous garderions enfouies au fond de notre cœur.
J’y repense. Souvent. Alors je ferme les yeux. Je laisse remonter les sensations, les odeurs, les sonorités. Je laisse les émotions m’envahir à nouveau.
Acte 1 scène 1 : Nous sortons de l’aéroport. Je m’attendais à une atmosphère lourde et suffocante. Pas du tout. Un temps qui aurait pu être celui d’une belle journée de novembre en France nous accueille. Le ciel est gris blanc. Assez bas. Deux palmiers nous narguent en se balançant. Par quoi devons-nous commencer ? Trouver un taxi. Une longue file s’étend devant nous. Lequel choisir ?
Acte 1 scène 2 : Nous sommes dans le mini bus que nous avons loué et qui nous amène à l’hôtel. On ne se connaît pas encore assez bien pour que la présence des uns et des autres puissent nous réconforter. Personne ne parle. Tout le monde écarquille les yeux les laissant flâner au dehors au dessus du paysage. Nous passons sur un pont et dépassons des scooters et des vélos, des maisons tout en hauteur avec des façades étroites, des gens affublés de masque anti pollution. J’ai un peu froid. Comme à chaque fois que j’ai le trac. J’ai un peu peur aussi. Nous y sommes. On a réussi. Je ne sais rien de ce pays qui m’offre le plus beau des cadeaux. Mon guide est dans le fond de la valise j’aurais peut-être dû le garder dans mon sac. Je scrute les regards de mes amours. Je crois que je ne suis pas la seule à avoir peur.
Acte 2 scène 1 : Du haut de l’hôtel où nous avons déposé nos valises pour deux semaines je regarde le ballet incessant des scooters. Au loin je ne vois rien. La pollution nous barre le paysage, à peine si je discerne l’enseigne d’un géant de l’informatique. Dans quelques heures nous rencontrerons ce petit garçon dont j’ai appris à connaître les traits en passant mon doigt sur la photo d’apparentement. Mes loulous et leur papa se sont assoupis quelques instants. Les parents de Gaï sont allés à sa rencontre. Fichtre que j’ai froid.
Acte 2 scène 2 : Monelle et Jean-Louis sont rentrés. Ils ont des étoiles dans les yeux et nous parlent de cette petite fille qui s’est assise bien sagement à leurs côtés, de la main qu’elle a tendue à sa maman et des bulles de savon qu’elles ont fait toutes les deux. Jean-Louis nous raconte son sourire, ses grands yeux qui ne les quittaient pas, cette certitude de bonheur qu’elle leur a offert. Nous sommes en train de déjeuner de sandwich et de coca. J’aurai dû enfiler un pull. Il fait vraiment froid.
A suivre....
Ce post est dédié à Thao qui a trouvé les bras de son papa et sa maman, réunis tout là bas.
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